Portail de la ferme de Paradis
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3.2 Portails
adresse:
Paradis
Histoire:
PORTAIL DE LA FERME DE PARADIS
La ferme de Paradis-Harzé qui abrita de nobles lignées et … un sorcier
Harzé a son Paradis, hameau désigné de la sorte peut-être seulement parce qu’il est le plus élevé de l’ancienne seigneurie ou alors, comme c’est le cas en d’autres lieux pour le même toponyme, parce que cet endroit abrita un antique lieu d’inhumation.
La présence de la belle ferme clôturée dite de Paradis s’explique indubitablement par l’histoire industrielle locale, la métallurgie, qui, entre les XVe et XVIIIe siècles, développa et anima ce coin depuis longtemps redevenu paisible.
Cette ferme a été édifiée, au XVIIe siècle, en moellons de grès et a été remaniée à diverses reprises au fil du temps. Ainsi, le portail actuel, au nord-est de la bâtisse, n’était jadis qu’une entrée latérale quand une drève et un accès particulier menaient alors, à l’entrée principale, orientée elle au nord-ouest, depuis le chemin allant vers les Pouhons.
Le corps de logis, sur deux niveaux, s’ouvre à la fois sur la cour et sur les jardins. Le seuil de la porte reste le témoin des transformations apportées aux lieux puisqu’il est constitué d’un ancien linteau millésimé 1685. Les écuries, les étables et la grange ferment le quadrilatère.
L’ancien portail d’entrée est surmonté d’un pigeonnier, pourtant privilège seigneurial, et à proximité s’étalait un grand étang de retenue des eaux du ruisseau, assurant le contrôle du flux de courant nécessaire au fonctionnement optimal des machines à fer installées en aval, notamment dans les environs immédiats de la chapelle Saint-Anne des pouhons. Il est d’ailleurs plus que probable que cet étang ait existé bien avant la construction de la ferme.
L’œil attentif du docteur Thiry, qui étudia le site avant la Seconde Guerre Mondiale, y décela les traces tangibles de l’existence de jardins d’agrément organisés avec soin, des murs en soutenant les gradins successifs.
Les archives nous apprennent que la ferme de Paradis appartint, en 1652, à Jean de Boileau, seigneur de Bihain, membre de cette famille qui donnera des châtelains de Harzé quand les seigneurs en titre, par exemple la famille de Ligne, ne demeuraient pas au château. En ce milieu du XVIIe siècle, un litige opposa ce Jean Boileau, sa sœur Antoinette et Gilles de Neufforge. L’objet du litige n’est pas connu mais ce qui importe ce sont les personnalités en présence et leurs liens avec cette ferme qui, manifestement, voyait y résider des personnalités de marque.
En 1656, elle appartient à Antoinette Boileau et le nom de son fermier nous est connu, il s’agit de Remy Minguet ; le bien est vendu, le 26 novembre de la même année, à Gilles de l’illustre famille de Rahier, mayeur de Rahier et châtelain de Logne. Sa veuve, Marguerite de Fraipont, vendra ensuite le bien, en 1679, à un capitaine d’infanterie de Sa Majesté Catholique le roi d’Espagne, Balthazar de Rambach dont le descendant, Ferdinand de Rambach, deviendra, quant à lui, colonel-brigadier de l’armée du roi de France. Il vivait à Paris et c’est ce qui, sans doute, le décida à se séparer, en 1727, de la ferme de Paradis en accord avec ses parentes qui se partagent l’usufruit du bien. Son nouvel acquéreur ne venait pas de loin mais sa fonction pourrait étonner dans pareille transaction, il s’agissait de messire Gérard de Houssonloge, le curé de Sougné, sous le sacerdoce duquel l’actuelle église de Sougné fut érigée.
Avant d’entrer définitivement dans les possessions de la famille du baron du Saint-Empire, Charles-Antoine de Favereau, en 1794 ; la ferme de Paradis avait appartenu, 30 ans durant, au patrimoine d’un droguiste liégeois, Antoine-Joseph Lallemand.
Le docteur Thiry nous apprend également qu’au premier étage de l’habitation du maître avait été aménagée une chapelle particulière. Cette réalité a conforté cet auteur dans l’idée que cette très belle ferme était à classer au rang des gentilhommières campagnardes conjuguant agréable séjour et revenu honnête à son propriétaire.
Les lieux n’échappent pas non plus au merveilleux puisque la légende y installe un personnage dont la réputation fut et reste prégnante en Ourthe-Amblève et jusque dans la vallée de l’Aisne, sous le nom de Bellem, le sorcier d’Ardenne.
Agé de 14 ans à peine, le jeune Bellem aurait été embauché à la ferme de Paradis en qualité d’aide-vacher au salaire annuel de trois couronnes d’Autriche et d’une paire de souliers neufs. Dans un grenier de la ferme, sous une épaisse couche de poussière, il découvrit de vieux livres parmi lesquels celui qui, sans doute, forgea son destin, le célèbre ouvrage de magie d’Agrippa où Bellem puisa les premiers secrets le guidant sur les chemins de l’occultisme.
(René Henry, In Vertiges du passé, Vlan les Annonces du 21 mars 2016)
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