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Plaque commémorative de la nuit des otages le 09 septembre 1944
(cliquez sur la photo pour la voir en plein écran)

11.3 Témoin d'évènements du passé

adresse:
Place de Chézy, Harzé
Histoire:

PLAQUE COMMEMORATIVE DE LA NUIT DES OTAGES LE 09 SEPTEMBRE 1944


Cette stèle est installée dans la cour de ll’ancienne école et administration communale au centre de Harzé, actuellement bibliothèque communale. Elle a été inaugurée le samedi 26 septembre 2009, à l’initiative de M. Frédéric Winkin, le concepteur du musée « 40-45 Memories », route des Ardennes 54 à Aywaille.


LA LIBERATION DE HARZE ET LA  NUIT DES OTAGES

« La libération, ce n'est pas seulement des drapeaux, des chewing-gums et des embrassades. C'est la guerre !

Nous descendants des otages de Harzé, nous allons l'évoquer, avant tout, sur base des récits de Fernand Brévers et du Curé Léon Sneepers. Ce dernier, devenu otage volontaire, exerça une influence réconfortante pour les détenus et leur famille et apaisante entre l'occupant et les personnes concernées.

Le 9 septembre 1944, vers 17h30, les soldats américains du 60e régiment d'infanterie (60e régiment de la 9e division) s'emparent du pont d'Aywaille. Ils manquent de carburant et se contentent d'implanter une petite tête de pont (...)

Harzé et son château servent de gîte d'étape aux Allemands en retraite. En cette fin d'après-midi, le plus clair de la population a fui le centre du village. Alors que la nuit va tomber, les SS pénètrent dans les maisons et s'emparent de 41 hommes qu'ils enferment comme otages à l'école des garçons. Le commandant de la place s'est installé dans la maison du notaire. Il s'y fait amener le curé et le tient pour responsable de tout Allemand abattu par le maquis: dix otages seront exécutés pour un Allemand. L'Abbé Sneepers se porte garant de ses paroissiens, mais il est consigné dans l'étude notariale.

Il est aussi tenu à aller chercher, en voiture et avec un officier, un médecin des environs, mais pas à Aywaille dont les villageois ignorent qu'elle a été libérée; ce sera le Docteur Amand de Xhoris. Avec l'infirmière Louisa Lecrompe, ils sont requis de soigner des blessés allemands, dont plusieurs grièvement. Ils seront tous évacués, même deux déclarés intransportables. Le soir est tombé. Tandis que les Américains entrent dans leurs sacs de couchage sur la place Thiry, commence la nuit blanche des otages. Sévèrement gardés, ils sont parqués dans la classe des garçons. Bousculant les sentinelles, Joséphine Leroy leur apporte un confort matériel indispensable, notamment des seaux hygiéniques. Le curé s'est aperçu que la garde a disparu à la maison notariale. A son tour, il brave les SS pour apporter un réconfort moral aux otages.

Liste des otages arrêtés par les SS et enfermés à l'école communale du 9 au 10 septembre 1944

Amand René, Bainini Aurélio, Boclinvile Camille, Bonfond Raymond, Bonfond Joseph, Brevers Fernand, Cornet Armand, Deleuze Léopold, Dessoy Léon, Farine Emile, Farine Maurice Farnir Albert, Gaspard Alphonse, Gillard Alphonse, Godet Jules, Godet Marcel, Grolet Camille, Hougardy Armand, Lecrompe Fernand, Marquet Désiré, Meurice Edouard, Meurice Jules, Meurice Emile, Mors Raymond, Polet Georges, Radelet Ovide, Renard Arsène, Renard Joseph, Rixhon Auguste, Rixhon Robert, Saroléa Jules, Scholsem Oscar, Simon Léo, Simon Pol, Toussaint Joseph, Van Brabant Armand, Willem Alfred, Wuidar Arthur, Wuidar Maurille, Wuidar René, Wuidar Lucien.

Liste des jeunes filles arrachées à leur famille pour servir de boucliers vivants sur les véhicules allemands en retraite

Amand Andrée, Amand Ghislaine, Godet Denise, Godet Lucie, Perot Christiane, Perot Colette, Rixhon Pauline. Auxquelles il convient d’ajouter Monsieur Cuvelier et Monsieur le Curé Léon Sneepers.

En plein milieu de la nuit, le curé Sneepers ira donner de leurs nouvelles aux familles et poussera jusqu'à Pavillonchamps pour inciter les réfugiés à se disperser. Les otages épient tous les bruits extérieurs, les claquements des mitrailleuses, les duels d'artillerie. Des canons allemands postés à Houssonloge échangent des tirs avec les Américains et les otages essaient d'interpréter ces déflagrations. Beaucoup prient avec une ferveur inhabituelle et tous se réconfortent les uns les autres. L'un deux Albert Farnir, sans enfant, se déclare volontaire pour remplacer un père de famille en cas d'exécution d'otage. L'abbé Sneepers l'apprenant, prend lui aussi le même engagement. A 4 heures du matin, le curé, rompu de fatigue, s'est enfin jeté dans son lit. A 5 heures, il en est tiré: les SS pénètrent dans les maisons à la recherche de jeunes filles, les réveillent. Certaines n'ont pas le temps de s'habiller et demeurent en robe de nuit. Sept jeunes filles sont ainsi arrachées à leur famille, de même qu'un homme: ils doivent servir de boucliers vivants sur les véhicules militaires. Ils seront supprimés en cas d'échange de coups de feu avec le maquis. Le curé calme les parents, parlemente avec le chef des Allemands, arrache la promesse qu'ils seront libérés en temps voulu et obtient l'autorisation de les accompagner. A six heures, la colonne s'ébranle, descend jusqu'à Ville, puis remonte pour s'arrêter à Rahier. A l'aube, les Allemands quittent leurs positions autour d'Aywaille et dans la vallée de l'Ourthe pour se replier derrière la route Liège-Bastogne. Les otages entendent passer le charroi sous les fenêtres de l'école. Des fuyards excités apprennent leur existence, ils pressent les sentinelles de jeter des grenades dans la classe. Les gardiens s'y refusent; l'ordre doit émaner d'un officier. Aucun ne se présentera. Le trafic finira par s'arrêter, il ne reste plus que les traînards à pied ou en vélo. Par Pavillonchamps et Priestet, ils remontent vers Havelange et Lorcé. Par les fenêtres, les otages voient monter dans le ciel des fumées d'incendie. Sur la grand-route, à hauteur de l'école, les SS avaient dressé un barrage sommaire, ils boutent le feu à une charretée de foin et brûlent, de part et d'autre, les maisons Godet et Renard. Il est midi et demi. Enfin ravitaillés, les Américains se sont ébranlés d'Aywaille, une compagnie a pris la route de Marche, une autre celle de Harzé. Elles ont rendez-vous avec un groupe de cavalerie blindée monté de La Rochepour s'emparer du carrefour stratégique fortifié de Werbomont. Autour de l'école, les gardiens disparaissent, il ne reste plus que deux jeunes SS pour garder les otages.

Il est temps pour eux de se replier. L'un deux veut jeter ses grenades dans la classe, l'autre s'y oppose. Il s'attarde après le départ de son compagnon et lance un message aux otages: "Pas bouger, Sammies bientôt arriver". Mais les Américains pour libérer les otages ont violé leur consigne de contourner les points de résistance? Ils déclenchent une opération éclair. Les deux jeunes SS sont tués en contrebas de la route, un incendiaire est blessé et fait prisonnier.

Les otages de l'école sont saufs.

A Rahier, le Curé Sneepers, nous sommes un dimanche, est autorisé à dire la messe, sous bonne garde, pour ses concitoyens. A midi, les otages sont libérés à Rahier. Grand marcheur, le curé connaît parfaitement la région, il conduit ses ouailles par des chemins forestiers. Tout à la joie, les jeunes filles, égratignées par les ronces, ne protestent pas. On atteint la maison de Victor Dachouffe à Chession et la troupe arrive rapidement à Havelange. Des traînards ennemis rôdent encore dans le secteur; il y a eu des coups de feu échangés avec les Américains et un habitant du hameau a été blessé ce matin par un retardataire. Harzé est-il libéré? A Havelange, on a entendu sonner la petite cloche de l'église. C'est bon signe. Le curé emprunte un vélo, descend jusqu'au Petit-Mont. La voie est libre et une jeep va récupérer la troupe de l'abbé.

Dans le village c'est la liesse: drapeaux, chewing-gum et embrassades. Le pire a été évité: un blessé léger, deux maisons incendiées, plusieurs autres pillées et saccagées, mais 50 Harzéennes et Harzéens, menacés de mort par des SS qui ne plaisantent pas, sont vivants. Un habitant sur vingt a échappé à une mort prévisible et brutale. Si l'hécatombe avait eu lieu, plusieurs d'entre nous n'auraient pas vu le jour.

Le curé met fin aux effusions, invite ses paroissiens à un "Te Deum". L'église est bondée d'une foule non encore remise de ses émotions. Des officiers américains prennent place dans les stalles à l'église et se diront très impressionnés. »

Témoignage de M. Frédéric Winkin, d’Aywaille,

In René HENRY, La Petite Gazette du Vlan-Les Annonces  des 2 et 9 septembre 2009

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