EPERON BARRE DE VIEUX-JARDIN

Les vestiges d'importantes murailles sur la colline surplombant Dieupart ont fait croire à beaucoup, et depuis longtemps, qu'à cet endroit s'élevait jadis le château primitif qui précéda celui de Montjardin (XVe siècle). La légende inventée par Marcellin La Garde ne fit que renforcer cette croyance populaire. 

Il n'y a jamais eu de château sur le site de Vieux-Jardin et cela pour une simple raison : il n'y a pas d'eau en ces lieux. Ces murailles sont les vestiges d'un éperon barré. Il s'agit d'un très vieux type de fortification qui, toujours et comme c'est bien le cas ici, est installé sur un promontoire rocheux s'avançant entre deux vallées et protégé, du côté opposé, par un fossé et une épaisse muraille. Des fouilles menées dès 1981 par Gaston Lawarrée ont démontré qu'il n'a jamais existé de murs face aux vallées et, dès lors, l'existence d'un château peut être oubliée.

A quoi servait cet éperon barré ? Indubitablement, il s'agissait d'un poste de guet et de surveillance pour le château de Montjardin, distant de quelques minutes de chevauchée seulement. Là où Montjardin s'élève, la vue sur l'Amblève est très limitée vers l'amont et nulle vers l'aval. Depuis Vieux-Jardin, la vue s'étend au-delà d'Aywaille et de son gué sue la rivière. Les rivières étant durant d'importantes voies de communication, leur surveillance était stratégiquement capitale.